vendredi 9 mai 2014

15 avril 2014



Valmeinier, nos dernières vacances..
Un ciel bleu sans nuage voilà ce que j'aimerai ,comme le ciel de nos dernières vacances, les dernières avant qu'un ciel tout gris orageux vienne sans prévenir sans qu'on s'y attende pour bouleverser la vie d'un petit garçon, mon petit garçon mon petit bonhomme mon TEO.
Il y a des tas de moments dans la vie ou j'ai eu envie de prendre un nouveau départ aussi bien professionnel que personnel mais à chaque fois les doutes m'ont empêché retardé... mais que de temps perdu si j'avais su , j'aurais du foncer mais c'est vrai l'inconnu peut parfois faire peur, angoisser, on n'ose pas avancer parce qu'on  a peur de perdre ce que l'on a, ce qui fonctionne bien, une petite vie bien rangée alors on attend, on attend, on attend le bon moment. En fait,  il n'y a pas de bon moment, il faut vraiment faire les choses comme on le sent sans trop réfléchir se faire plaisir et faire plaisir, profiter de chaque instant , de la vie en somme.

C'était le 15 avril dernier, nous attendions le résultat de la radio du genou de TEO. Depuis 3 semaines il boitait légèrement mais régulièrement. Je n'avais pas voulu consulter de suite; je ne suis pas alarmiste et je vais rarement chez le médecin. Mais là ça trainait, alors une petite radio ça ne faisait pas de mal, après tout.
C'était un mardi matin, on nous a appelé tous les, 2, TEO et moi. TEO était fasciné par le dépliant qui trônait sur le bureau de la secrétaire médicale; ça représentait une salle d'IRM et il mourrait d'envie d'en faire une, par curiosité, par envie, l'envie d'un petit garçon que la technologie fascine. Il était loin de se douter qu'il allait sous peu avoir le privilège de réaliser cet examen mais pour de très mauvaises raisons.

Quand j'ai vu la radio, il m'a fallu du temps pour comprendre malgré l'évidence; je n'écoutais qu'a moitié ce que le radiologue me disait, je regardais, encore et encore. Ce n'était pas normal, " vous voyez, Madame, il se passe quelque chose, ça n'a rien de traumatique il faut organiser rapidement une IRM."

A partir de ce moment, les doutes, les incertitudes ont commencé à me ronger, me travailler; 3 longs jours à attendre cet examen et en suite l'attente, toujours l'attente. On espère, on se dit que non, ce n'est pas possible, pas mon enfant, pas lui, oh et puis le radiologue s'est trompé, la radio a mal été faite.

Et on m'appelle, le radiologue à l'air grave, cet air grave que l'on prend, sans le vouloir, mais qui va vous annoncer une mauvaise nouvelle " l'IRM confirme la radio " il ne prononce pas encore le mot, mais je sais déjà, j'ai cette intuition, c'est bien ça, mais il y a encore peut être une chance, qui sait...

Tout s'enchaine rapidement, je suis dans l'action permanente, les examens s'enchaînent, je ne pleure pas, je suis fatiguée chaque jour un peu plus, j'attends toujours. TEO est très conciliant, il ne comprend pas trop ce qui se passe.

Et puis et puis, c'est comme un entonnoir qui se resserre, on arrive au bout, au bout du tunnel, on arrive au verdict. On me conduit dans un  bureau avec TEO. Elle est là, elle sourit, elle est calme, elle parle lentement, avec beaucoup de gentillesse . TEO est sur sa chaise, innocent, pas inquiet presque curieux de ce qu'on va lui dire. Elle, c'est l'oncologue, elle annonce à mon petit de 8 ans qu'il a un cancer, que c'est une maladie que l'on peut soigner, qu'il va falloir l'opérer. TEO comprend que c'est grave, il croise ses bras sur la table devant lui et fait mine de se cacher puis il pose des questions, elle l'écoute, lui répond, d'autres questions suivent, d'autres réponses et puis voilà on peut rentrer chez nous avec ce fardeau sur les épaules.
 On nous attend déjà pour le lendemain, au même endroit, pour démarrer les soins qui vont durer des mois.

Un nouvelle vie commence, nous ne l'avons pas choisi, elle s'est imposée à TEO, à nous  comme ça, sans qu'on puisse réfléchir, sans qu'on puisse choisir, il n'y a plus de doute, plus d'incertitude, d'hésitation sur le chemin à prendre. Il n'y a pas de choix, il y a une seule obligation, celle de faire confiance en ceux qui vont guérir mon petit bonhomme.



 

 

1 commentaire:

  1. Par hasard aujourd'hui ma souris a cliqué sur l'onglet du blog enregistré dans ma barre de favoris. Et me voilà replongée il y a deux ans jours pour jour... Cette annonce nous a beaucoup secoués mais nous étions plein d'espoir, il le fallait, Téo n'avait que 8 ans et s'était un petit garçon débordant de joie de vivre et de curiosité! Il nous manque beaucoup... Bientôt un an qu'il nous a quitté...

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